Texte et mise en scène
Pierre Guillois
Comédien·nes (en cours)
Cristiana Reali
Marc Bodnar
Anna Fournier
Lucie Gallo
Simon Jacquard
Kevin Perrot
Génèse
Une ferme à la lisière de la ville. Des moutons causeurs et qui se rêvent philosophes. Un fantôme, celui du fils pendu dans la grange et qui hante la mémoire des parents dévastés. Un frère en conflit avec ce mort, en conflit avec le monde. Un jeune stagiaire maghrébin comme un agneau parmi les loups. Des pitbulls qui déchiquètent des moutons, pour de vrai. Une pigiste aux dents longues qui veut en découdre avec le groupe chimique responsable du drame familial…
Quelques cauchemars plus tard peuplés de cadavres en tous genres et de policiers passifs, et après quelques parties de fesses dans le foin, les champs bientôt destinés à devenir des lotissements racontent une France aux abois, entre deux mondes, qui se frotte avec ambivalence aux turpitudes du siècle.
« Inviter la campagne à se faire une place dans le théâtre, chargée de problématiques qui enjambent l’aspect social ou environnemental strictement rural. »
L’histoire
Voilà quelques années, un jeune homme s’est suicidé dans la grange accolée à la bergerie. On devinera plus tard que ce geste funeste avait pour cause la taille du sexe du garçon, rendue ridiculement petite par l’épandage de pesticides, depuis interdits, dans les champs de l’exploitation familiale. Le père, dans le désœuvrement du désespoir, clôture ses champs à l’infini, en tenue d’Adam, tandis que la mère, jours et nuits, fume au lit, dans l’espoir de consumer son corps frêle à petit feu. Le frère du jeune mort est en colère, et déteste ce fantôme dont la honte anatomique pourrait rejaillir sur sa virilité naissante. Sa copine le console pourtant, et jouit avec lui au milieu des ovins, tandis qu’elle lorgne sur l’étendue des terrains en lisière de ville, qui, chaque jour, prennent davantage de valeur. Une jeune journaliste vient troubler le jeu et encourage le père à porter plainte contre le groupe chimique qui vendait jadis les pesticides. Mais personne ne veut se lever et protester pour une cause qui serait condamnée à tant de sarcasmes… Imaginez ! Un mini pénis !… Dans les champs, l’éleveur clôture encore et encore. Un jeune homme s’approche. Il pourrait avoir l’âge du fils disparu. Il veut faire un stage. Il habite une petite tour nouvellement construite à lisière des champs. Une relation de confiance naît doucement entre ce paysan triste et ce jeune maghrébin perdu. La mère dialogue avec son fils mort qui flotte au milieu des volutes de ses Gitanes.
Et tandis que tout ce monde tente de survivre, les moutons parlent et parlent encore. Ils se remettent à peine d’une attaque de pit-bull qui a laissé huit des leurs sur le carreau et voilà qu’on parle d’un loup qui viendrait tout droit des steppes russes… Les moutons, ou plutôt les brebis – seul un bélier impuissant s’agite au milieu de plus de 80 bêtes – ressassent leur macabre destinée, comparent la saveur des différents foins et redoutent l’Aïd qui verra les trois quarts du troupeau finir en méchoui. En revanche, elles adorent mâcher les croûtons de pain et balancer des horreurs sur les autres animaux de la ferme rendus difformes par la sélection humaine… quelle poilade !
Les mois passent. Le fils viril exècre de plus en plus ce maghrébin efféminé et la journaliste ingérente. La mère comprend le pragmatisme de celle qui n’aura pas le temps d’être sa bru. Le père rêve des plis secrets et poilus de jeunes hommes nus. Le troupeau fond. Le loup, c’est certain, déboulera bientôt dans les champs.
Assistante à la mise en scène
Lorraine Kerlo Aurégan
Scénographie
Camille Riquier
Costumes
Axel Aust, assisté de Camille Pénager
Lumières
François Menou
Décor
Ateliers de construction de la maison de la culture de Bourges
Administration générale
Sophie Perret
Chargée d’administration
Fanny Landemaine
Direction technique
Colin Plancher
Responsable de production
Marie Chénard
Diffusion
Séverine André Liebaut – Séverine Diffusion
Chargées de production
Margaux du Pontavice,
Louise Devinck
Communication
Anne Catherine Favé-Minssen
Production
Compagnie le Fils du Grand Réseau
Coproductions et accueils en résidence :
Théâtre de Cornouaille, scène nationale de Quimper Les Quinconces et L’Espal, scène nationale du Mans Les Théâtres, Aix‑en-Provence, Marseille
La maison de la culture de Bourges, scène nationale
Le Théâtre National de Bretagne, Rennes
La Comédie de Picardie, Amiens
La Compagnie Le Fils du Grand Réseau est conventionnée par le Ministère de la Culture – DRAC de Bretagne et soutenue par la Ville de Brest