Avec Opéraporno, spectacle trash, Pierre Guillois pousse systématiquement le bouchon (de la bienséance, de l’absurde, du burlesque, du réalisme) afin de griffer les travers de ses contemporains.
Comme le Port-Salut, c’est écrit dessus. Opéraporno, de Pierre Guillois, sur une musique de Nicolas Ducloux, est un opéra -les comédiens chantent joliment- dont le sujet est le sexe, version crue. Le livret est simple: une famille -la grand-mère, le père, sa seconde épouse, le fils- projette un week-end dans une cabane champêtre. Mais la grand-mère est coincée dans la voiture, le fils veut coucher avec sa belle-mère et le père est victime d’accidents qui le conduisent souvent à l’hôpital.
Adepte du burlesque acide mais aussi poétique, (Le Gros, la vache et le mainate, Bigre), Pierre Guillois pousse systématiquement le bouchon (de la bienséance, de l’absurde, du burlesque, du réalisme) afin de griffer les travers de ses contemporains. Opéraporno est effectivement trash -le spectacle est interdit aux moins de 18 ans- et surtout très drôle car il semble totalement incontrôlable.
Mais jusqu’où vont aller les personnages? Jusqu’au bout et plus encore. Façon pour Pierre Guillois de s’adresser à un public par trop habitué à se faire simplement bousculer. Le spectacle vivant a besoin de ces emportements.